Etape 19 - Sur les hauteurs d'Erice

Jeudi 7 juillet. Lever de bonne heure. Départ de Selinonte pour mettre le cap à l'ouest. L'extémité de la botte sicilienne. Erice et son piton rocheux. Il est un peu plus de huit heures quand nous commençons l'ascension. Ventre noué. Sensation de vertige. L'accès au village se fait par une route en lacets. 700 mètres de montée depuis le bord de mer. De la caillasse sur la route et pas de parapets. Des gouttes de sueur perlent sur mon front. Rester concentré et ne pas regarder vers le précipice. Léa angoisse. Merde, le ravin fait flipper, c'est clair. Pas la peine d'essayer de faire demi-tour. Il y a à peine la place de croiser une autre voiture. Après vingt bonnes minutes de montée, nous y sommes. Les muscles se détendent. Le ventre aussi. Et hop ! Deux pièces dans l'horodateur et nous laissons la voiture au parking central. Vive la marche à pied.

Deux possibilités s'offrent à nous : la visite du village ou l'aller-retour en vers Trapani en funiculaire. Un peu de détente nous fera du bien. Va pour le funiculaire ! Vue merveilleuse sur la baie de Trapani. Le vent secoue les cabines, mais cette fois-ci pas de commentaires stupides dans les oreilles. Sous nos pieds, la ville de béton s'enfonce dans le bleu de la mer. Impressionnant.

Retour sur la terre ferme. Il n'est que 10 heures et demi, mais il fait déjà chaud. Marcher sous la canicule n'enchante pas Léa. Moi non plus. Un petit train se propose de nous faire faire un petit tour du village. On grimpe à bord et en voiture Simone ! Erice dévoile tous ses charmes. Les wagons peinent dans les montées. Nous avons tout le temps d'apprécier le paysage. La baie d'Erice est de toute beauté. Un pic rocheux se dresse au milieu de la mer. Fantastique !

Les petites maisons de pierre forment un étroit labyrinthe. L'ombre apaise les effets de la cacicule. La mer Méditerranée se pare de ses plus beaux atours. Son bleu est saisissant. 3.000 ans nous contemplent. Selon la légende, la ville aurait été créée par Erice, le fils de Vénus et de Bute, le roi des Elymes, il y a bien longtemps. La ville d'Erice était le siège d’un culte voué à une déesse-mère (créatrice de l’univers, promotrice de la vie) pour les Phéniciens, les Grecs et les Romains. Ironie du sort, des prostituées sacrées accomplissaient l'acte générateur de la vie avec des pèlerins de passage ! Plus tard, elle fut une grande base carthaginoise aux VIe et Ve siècles siècles av. J.-C.

Au sommet du village, se dresse une église fortifiée du XIVe siècle et son campanile. A nous donner le tournis !